samedi 31 août 2013

Les mouches d'automne

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Les mouches d'automne
Autour de la pièce
Volent et bourdonnent
voir ici
En trompeuse liesse.

Quand l'esprit comme elles
S'agite et fredonne
Mille ritournelles
Sur rien, pour personne,

Que sempiternelles
Tournent ses rengaines,
C'est qu'il n'a plus d'ailes
L'esprit qui se traîne

Comme au ras du sol,
Lourd et monotone,
Fait le dernier vol
Des mouches d'automne.

vendredi 30 août 2013

Kaleidoscope

Brumes, lumière dorée, voilée,
Silhouette des arbres,
La rivière coule à leurs pieds.

Un autre jour,
Le ciel d'orage, ou presque,
Couvre la lumière blanche.

Un autre jour encore,
Chromo bleu, vert, ocre,
Contrastes forts.

 




Ou bien gris délavé,
Pluie froide,
Flaques.


Noir silence aussi,
Semble sans fin,
Quelqu'un, tout seul.

Cris, pleurs, silence,
se mélangent, se fondent,
Nuit-tombe...

Jour-berceau, nouveau,
Frémissement d'espoir,
De vie,
De Présence.


dimanche 25 août 2013

Petite fantaisie médiévale






Au long des rêves,
Au long des grèves,
Chantant d'auberge en château seigneurial
Sur un neigeux destrier médiéval,
Trouvère je chevauche et chante tout le jour
Et m'en vais visiter confrère troubadour.

Si mon cheval a nom chimère
Et mon voyage égarement
Mon rêve est d'autant plus sincère
Et veut plonger au fond du temps...

(vers 1970)

jeudi 22 août 2013

Danse des étoiles




  Les étoiles dans la nuit
Dansaient pour moi leur farandole;
Les papillons de la nuit
Se déchaînaient en danses folles.

Mais la lampe prisonnière
Les chassait loin de moi,
J'étais sourde à leur prière,
Insensible aux feux de joie.

Maintenant la nuit n'est plus,
Le jour va naître dans une heure.
Leur message est-il perdu,
Et sa promesse de bonheur?

Désormais je veux vous suivre,
Etoiles, papillons de nuit
Aux fauves reflets de cuivre
Et rêver vivre de vraie vie.

( vers 1965)

mardi 20 août 2013

Les humeurs du feuillage





 
Blanche étendue tachée de rouge
Où bouge à peine un vent léger,
Où meurt un souffle à peine né 
Quand l'a baignée la lumière du jour,
Tremblement dans le vent, 
Reflet de cuivre, éclair d'argent,
Mais bientôt plus que brune et grise,
J'aime l'arbre changeant
Dont le feuillage rouge et blanc
Suit les caprices de la brise

(vers 1965) 









lundi 19 août 2013

L'invisible lumière

 


 

Elle était l'étoile et la reine,
Elle planait sur toutes choses,
Chant de cygne ou chant de sirène,
Toute baignée d'odeur de rose.

C'était la blancheur de la brume
Autour des neiges éternelles
A la pâle lueur de lune
Où les reflets jouent au réel.

Mais déjà le soleil sévit,
Oh ne fuis pas, pure étrangère...
Mais le jour a nié la vie,
Brisé l'étoile et sa lumière.

(vers 1965)

samedi 17 août 2013

Danse des grains de poussière dans un rayon de soleil

En la corbeille toute lisse

   Sous le soleil vide    
   Eblouis reposent
   Les doux fruits sans rides
   Et lourdes les roses
Au creux de trompeuses délices.

Légère et divine poussière
   Dans l'air endormi
   Au rêve de fleurs
   Dansent quand frémit
   Le vent voltigeur
Les graines roses de lumière.



La brise furtive évadée,
   Vers quel exilé
   Quand le jour pâlit
   Des fleurs exhalée
   Vole évanouie
La vaine offrande refusée?

(été 1968)

mercredi 14 août 2013

Le Rhône à Lyon

Le fleuve roule, opaque et vert,
Son flot prisonnier des quais droits,
            Lourd sous le soleil bas de l'hiver;

La mouette en quête d'une proie
                 Fuse, blanche flèche brisée
                         Et tournoyant dans l'air glacé
Retombe et rejaillit cent fois,
Quitte un instant le fleuve étroit
                Mais aussitôt la revoici
                        Entre l'eau verte et le ciel gris,

ce n'est pas à Lyon et il manque le croissant de lune, je sais!
Le ciel que lentement je vois
Se colorer de traînées mauves
            Tandis que brille entre les toits
               La lune fine en croissant fauves.

écrit autour de  1965


mardi 13 août 2013

métamorphose

                             


Galopait un cheval 

Sur une rive ancienne
Sa robe était de neige et d'argent sa crinière
La mer en longues lanières
Cinglait sa trace et l'effaçait
Pour laisser place au sable épais.

L'écume blanche, à la crête des vagues
S'élance,
Et pose sur le sable en ligne festonnée sa dentelle de neige
Et la vague se cabre et la vague retombe
Et son nouvel élan la conduit à la mort
et son dernier effort la brise et la disperse au vent.
A son dernier soupir répond le cri du large
Et le hennissement hargneux de l'étalon
Qui martèle le sable et la vague éphémère
Et marque le rivage, et remplit l'étendue de la plage déserte
De piaffements, d'appels et de galops soudains.
Les vagues mugissantes aux crêtes argentées
Se groupent derrière lui et de l'écume blanche
Jaillit la flamme folle des crinières mouvantes.


Galope le cheval à la robe de neige
Et son troupeau galope et son troupeau le suit.
Le fracas des sabots déferlant sur la plage
Etouffe le dernier mugissement des flots 

(vers 1965)





Reflet de vie

L'eau calme et profonde d'une fontaine
Attend qu'un enfant la vienne troubler,
La vienne éveiller.
Jette une pierre à la surface qui l'appelle
Et tout frémira de vie retrouvée.

Est-ce bien la peine?
Elle n'est plus déjà qu'elle-même.
Le reflet des feuilles qui croyaient
Sentir un vent nouveau comme leur crier
Vivez, vivez!
Déjà s'est figé,
Déjà s'est noyé.

L'ombre dans le reflet se fond
Sur l'eau refermée,
Mais la pierre reste au fond,
Cachée,
Qui l'a blessée.

L'eau qui vibrait de force en elle éclose
N'est plus maintenant qu'elle-même durcie,
Surface de métal où se mirent les choses
Mais s'est glacé le frisson de la vie 

(vers 1965)

lundi 12 août 2013

journée de rêve

J'ai vu le soleil sur la ville...
Eclat de rire et manège en folie,
Etoile ou fleur épanouie
...Lorsque les arbres chantent
Et que s'ouvre la vie...

C'est la joie du matin,
C'est la joie sans raison
Qui chante pour chanter,

C'est la paix de midi 
Quand l'air est endormi,

C'est le repos du soir
Quand le rêve est permis.

(vers 1965)