Galopait un cheval
Sur une rive ancienne
Sa robe était de neige et d'argent sa crinière
La mer en longues lanières
Cinglait sa trace et l'effaçait
Pour laisser place au sable épais.
L'écume blanche, à la crête des vagues
S'élance,
Et pose sur le sable en ligne festonnée sa dentelle de neige
Et la vague se cabre et la vague retombe
Et son nouvel élan la conduit à la mort
et son dernier effort la brise et la disperse au vent.
A son dernier soupir répond le cri du large
Et le hennissement hargneux de l'étalon
Qui martèle le sable et la vague éphémère
Et marque le rivage, et remplit l'étendue de la plage déserte
De piaffements, d'appels et de galops soudains.
Les vagues mugissantes aux crêtes argentées
Se groupent derrière lui et de l'écume blanche
Jaillit la flamme folle des crinières mouvantes.
Galope le cheval à la robe de neige
Et son troupeau galope et son troupeau le suit.
Le fracas des sabots déferlant sur la plage
Etouffe le dernier mugissement des flots
(vers 1965)
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